3,5%

Il suffit que 3,5% d’une population soit mobilisée pour qu’une lutte non violente renverse un gouvernement.

Oui, vous avez bien entendu, seulement 3,5% !

C'est comme si une poignée de personnes décidait de danser sur la scène du changement, et soudain, le monde entier se mettait à danser avec elles. Un concept assez fascinant, n'est-ce pas ?

C’est une étude qui a été menée, en 2011, par deux femmes Erica Chenoweth et Maria J. Stephan (lien) qui ont étudié plus de 323 mouvements civils de lutte non-violente. Pour les intéressé.e.s, elles ont publié les résultats dans leur livre « Why Civil Resistance Works ».

Certains chercheurs soulèvent des questions intéressantes. Par exemple, comment définissons-nous la violence ? Est-ce que le simple fait de bloquer une rue, ou de jeter un pot de sauce sur la Joconde est considéré comme violent ? Ou bien faut-il des actions plus radicales pour être qualifiée de violent ?

L’éditorialiste américain Malcolm Gladwell, lui parle plutôt de 10 % d’une population, seuil à partir duquel une minorité engagée et adoptant de nouveaux comportements peut changer la norme sociale et entraîner dans son sillage la majorité silencieuse.

Ce qui est intéressant et intrigant ici, c’est ce “point de bascule social", où un petit changement peut déclencher des réactions en chaîne dans la société.

Avant de prendre vos fourches et d’aller renverser des gouvernements et notre société, c’est plutôt une invitation à faire la révolution dans vos propres entreprises.

Un exemple que vous avez peut-être entendu :

En 2019, plus de 8 700 employés d'Amazon ont signé une pétition demandant à l'entreprise de prendre des mesures plus ambitieuses pour lutter contre le changement climatique. À savoir qu’Amazon emploie plus d’un million de personnes. Cette pétition contenait plusieurs demandes : atteindre zéro émission nette de carbone d'ici 2030, à cesser de travailler avec les entreprises pétrolières et gazières et à arrêter de donner de l'argent aux groupes de réflexion qui nient le changement climatique. En septembre 2019, des centaines d'employés d'Amazon ont participé à la grève mondiale pour le climat, en quittant leur travail pendant une heure pour protester contre l'inaction de l'entreprise face au changement climatique.Ces actions ont été couronnées de succès, car Amazon a annoncé en 2020 qu'il atteindrait zéro émission nette de carbone d'ici 2040, soit 10 ans avant l'objectif initial de la pétition. L'entreprise a également annoncé qu'elle investirait 10 milliards de dollars dans des technologies et des initiatives visant à lutter contre le changement climatique.

Bon, on est d’accord qu’Amazon est très loin d’être le bon élève en termes de durabilité et ils ont beaucoup à faire, mais cet exemple montre comment les employés peuvent exercer une pression sur leur entreprise pour qu'elle adopte des pratiques plus durables.

Il existe aussi d’autre exemple comme :

  • Chez Danone, où les employés ont pu faire pression sur la direction pour annuler un plan de restructuration prévoyant des suppressions d'emplois.
  • De même, la grève massive des pilotes chez Air France a conduit la direction à négocier des améliorations des conditions de travail et des augmentations de salaire.

Ces exemples montrent que les employés peuvent jouer un rôle crucial dans la transformation d'une entreprise en s'engageant activement pour faire avancer leur cause.

Eh bien, peut-être que la réponse n'est pas dans un chiffre magique, mais dans la diversité des tactiques et des approches. Peut-être que le changement réel réside dans la combinaison de la non-violence avec une dose de radicalité, comme un cocktail pour secouer les consciences endormies.

En fin de compte, ce n'est pas tant le nombre de personnes qui compte, mais la force de leur détermination et la justesse de leur cause.

Alors, que vous soyez prêt à danser pacifiquement ou à secouer les fondations, souvenez-vous que chaque geste compte.

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Daphné Vlerick

Co-fondatrice de Pulsitive.impact